Édito : pourquoi un guide pratique sur les potagers en toiture

De tout temps, l’agriculture a forgé nos sociétés, tant dans leur organisation sociale que spatiale. Si le développement de l’agriculture a permis la sédentarisation et ainsi l’établissement des villes, l’étalement urbain du siècle dernier a éloigné les cultures des centres urbains, distendant de plus en plus nos liens avec elle. Mais aujourd’hui l’agriculture recolonise les villes et va même jusqu’à structurer nos bâtiments, en se développant sur nos toits.

Partout en France et dans le monde, des pionniers prennent possession de nos toits, ces réservoirs d’espaces inexploités, pour y cultiver des tomates, du safran, des carottes, des choux, des fleurs comestibles, des herbes aromatiques…mais surtout pour produire des nouveaux modes de conception de la ville permettant de retenir les eaux pluviales, de tempérer l’effet d’ilot de chaleur urbain, de faire germer des nouveaux liens au sein des quartiers, de participer à la résilience alimentaire des villes, d’accueillir la biodiversité.

Laissons dialoguer l’urbain et le rural, le minéral et le végétal

Notre souhait est que la fabrique de la ville sur la ville permette de préserver les zones agricoles et naturelles existantes, que la nature s’épanouisse en ville, au sol comme sur le bâti, et que les toits deviennent des réservoirs de biodiversité, des capteurs d’eaux pluviales, des zones d’atténuation de l’effet d’ilot de chaleur urbain, des catalyseurs de lien social, des producteurs de fruits et légumes.

Les toitures-terrasses sont une surface sous-exploitée en ville et pourtant très importante : elles peuvent représenter jusque 32% de la surface horizontale d’une ville. L’agriculture urbaine sur les toits est alors une opportunité pour les collectivités d’optimiser les surfaces bâties pour accueillir la nature en ville, de participer à la résilience climatique des villes, de recréer des lieux de rencontre et de partage entre les habitants, de créer des emplois locaux en proposant des sites fonctionnels et facilement exploitables. Les aménageurs, les promoteurs et les constructeurs y verront un atout pour concevoir des aménagements à forte valeur ajoutée environnementale et sociale, en cohérence avec le besoin grandissant des citadins de se reconnecter à la nature.

Pourquoi un guide pratique pour les acteurs de la fabrique de la ville

Développer de l’agriculture urbaine sur les toits, ce n’est pas seulement végétaliser le bâti, c’est intégrer un projet, porté par des acteurs spécifiques, avec son propre modèle de fonctionnement, ses flux à gérer, ses besoins à anticiper. Il s’agit de comprendre les enjeux et la diversité des agricultures urbaines, de consolider diverses compétences pour mener à bien son projet, de maitriser différentes réglementations, de nouer des partenariats.

C’est donc pour rassembler ces différents éléments au sein d’un même outil opérationnel que nous avons rédigé notre ouvrage, dans le cadre du lab recherche et environnement. Nous espérons que notre livre permettra d’aider  les collectivités, les aménageurs, les promoteurs, les bailleurs, les constructeurs et les gestionnaires d’actifs immobiliers à démultiplier l’agriculture urbaine sur les toits, dans toute sa diversité, que ce soit sous forme de jardin partagé, de microferme urbaine, de terrasse comestible ou de ferme urbaine productive.

 Commander le livre en papier ou numérique

couverture-guide-agriculture-urbaine

Structure du guide pratique

Pour cela, le livre dresse un bilan des connaissances et des pratiques actuelles, ainsi qu’une vision prospective du bâtiment de demain.

Ensuite, l’ensemble des critères liés à l’aménagement de la toiture-terrasse pour de l’agriculture urbaine, qu’ils soient techniques, réglementaires, liés à la gestion des flux, à la gestion du projet, etc. sont présentés de façon précise et accompagnés de clés d’aide à la décision.

Enfin, nous proposons un accompagnement méthodologique pour déployer ces projets ainsi que des fiches récapitulatives par forme de projet d’agriculture urbaine et par système de production. Douze fiches de retours d’expérience présentant des toitures à Paris, Lyon, Bruxelles et Besançon permettent ainsi d’adopter des bonnes pratiques.

Méthodologie – Un guide conçu avec les acteurs de la fabrique de la ville

Pour nourrir ce guide, nous avons :

  • Analysé des documents réglementaires spécifiques des toitures-terrasses ou de l’agriculture urbaine,
  • Recensé 170 projets agricoles en toiture-terrasse dans le monde et analysé 70 projets français,
  • Audité douze sites à Paris, Lyon, Bruxelles et Besançon pour mieux appréhender les contraintes et présenter les détails qui font la différence dans un projet,
  • Rencontré de nombreux experts tels que des agents des services techniques des collectivités, des acteurs de la construction et de l’aménagement, des porteurs de projet et des chercheurs,
  • Animé des ateliers collaboratifs sur des sujets techniques,
  • Bénéficié du retour de nombreux contributeurs,
  • Suivi des projets d’agriculture urbaine en phase chantier.

Sommaire

L’agriculture urbaine s’installe en toiture

  1. Les agricultures urbaines des toits
  2. Les avantages à rendre fertiles les toits
  3. L’écosystème particulier de cette cinquième façade
  4. Vers des bâtiments circulaires

Les éléments de mise en place pratique

  1. Connaître et définir son espace
  2. Connaître les principaux éléments structurels de la toiture
  3. Prendre en compte les flux nécessaires au fonctionnement d’un toit cultivé
  4. Mettre en place des équipements pour plus de fonctionnalité
  5. Anticiper la gestion du projet

Méthodologie de projet et fiches de synthèse

  1. Les grandes étapes du projet pour un ouvrage neuf ou existant
  2. Réglementation et autres documents de référence
  3. Fiches de synthèse par forme d’agriculture urbaine
  4. Fiches retours d’expériences de projets installés en toiture
  5. Bibliographie consultée

 

Pour aller plus loin
biodiversité
Concilier la nature et la ville, milieu hautement artificialisé, est un art qui se pratique de l’échelle du bâtiment à celle du territoire périurbain, en passant par celle du quartier.
En savoir plus